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À la mouche en ruisseau

5 min de lecture / Pêche à la mouche

Plaisirs miniatures

Une fario de ruisseau qui n'aura pas su résister à une petite mouche parachute déposée en sortie de courant. Photo : Les mordus de la truite ©

Petites rivières, grandes surprises !

Les mois de Mai et de Juin correspondent généralement à une période bénie pour le pêcheur à la mouche. Les rivières de première catégorie semblent enfin reprendre une animation frénétique. La vie aquatique profite de ce regain de douceur pour reprendre des couleurs. Les truites, d’abord, se remettent à poursuivre leurs proies sur de plus longues distances. Les insectes aquatiques commencent à éclore en masse, un spectacle auquel les truites n’assistent pas en spectatrices. On pense d’office à la mouche de Mai, insecte emblématique de nos cours d’eau et dont la physionomie est connue de tous les pêcheurs à la mouche. 

On associe souvent les grandes éclosions de mouche de Mai à nos moyenne et grandes rivières. C’est en effet là qu’elles y sont les plus spectaculaires, et que la majorité des « moucheurs » se rassemble pour en profiter canne en main. Pourtant, plus en amont et dans les petits affluents, des opportunités tout aussi intéressantes sont à saisir. Qui a gouté à la pêche en sèche en petite rivière (moi y compris) vous l’affirmera : c’est une pratique à essayer absolument !

En ce mois de Juin 2022, les temps sont durs pour nos cours d’eau. La sécheresse que nous vivons depuis le début de la saison est inquiétante. Les opportunités de belles sessions de pêche à la mouche n’ont pas été florissantes, surtout dans les petites rivières. Espérons un regain de précipitation qui pourrait, espérons-le, relancer cette saison mal engagée et soulager nos ruisseaux qui risquent de souffrir d’ici à la fin de l’été. 

Pêche à la mouche en ruisseau : l'approche.

Le ruisseau est généralement un milieu moins riche en nourriture qu’une rivière de grande taille. Le potentiel de croissance des truites dans ces petits milieux est bien plus faible que dans une grande rivière. Pourtant, la compétition y est féroce ! Les truites autochtones doivent se montrer opportunistes et territoriales pour espérer obtenir une nourriture suffisante face à leurs congénères dans cet espace restreint. L’alimentation de ces truites de ruisseau est donc très variée. Les insectes aquatiques, bien présents dans ces eaux souffrant moins de l’agriculture intensive et de la pollution, sont tout en haut du menu. 

Dans la majorité des ruisseaux que j’ai l’occasion de pêcher, la période printanière est l’occasion de sortir le fouet, pour des résultats parfois étonnants. Je conserve quelques souvenirs impérissables d’éclosions gargantuesques et de périodes de frénésies ininterrompues dans des ruisseaux à peine plus large que mon envergure. Un poser indélicat ? du dragage ? Peu importe : la petite mouche parachute trouve toujours preneur. Et dans ces périodes fastes, les beaux sujets (toutes proportions gardées !) se laissent avoir comme des truitelles de l’année. Ces moments m’en ont convaincu : toujours conserver un fouet prêt-à-l’emploi dans le coffre de sa voiture à cette époque de l’année lorsque l’on passe prêt d’un ruisseau poissonneux. N’allez pas vous y méprendre, ces moments de folie, où poser la mouche sur l’eau suffit presque à garantir une prise ne sont pas si fréquents. Je vous souhaite vivement de les vivre au moins une fois : vous deviendrez alors, comme moi, mordus par la pêche à la mouche.

J’aime bien voir le ruisseau comme une grande rivière miniature. Tous les postes classiques sont là : radiers, parties resserrées plus courantes, parties large plus calme. Des rochers, des caches sous les berges, des racines immergées. Tout est simplement plus petit… et plus accessible à notre ligne ! Il n’y a selon moi pas de meilleur terrain de jeu pour apprendre à lire l’eau. L’apprentissage est plus rapide, car chaque poste est à portée de ligne. Cet apprentissage en ruisseau est aussi possible pour la pêche à la mouche sèche. Attention cependant, techniquement, elle demande un peu plus de précaution, de finesse technique et un matériel adapté pour y être pratiquée avec efficacité. Mais une fois passé les premiers accrochages (inévitables) dans la végétation dense, les reflexes s’affinent, et le plaisir grandi au fûr et à mesure.        

Le ruisseau, école de la pêche en sèche

J’aime bien voir le ruisseau comme une grande rivière miniature. Tous les postes classiques sont là : radiers, parties resserrées plus courantes, parties large plus calme. Des rochers, des caches sous les berges, des racines immergées. Tout est simplement plus petit… et plus accessible à notre ligne ! Il n’y a selon moi pas de meilleur terrain de jeu pour apprendre à lire l’eau. L’apprentissage est plus rapide, car chaque poste est à portée de ligne. Cet apprentissage en ruisseau est aussi possible pour la pêche à la mouche sèche. Attention cependant, techniquement, elle demande un peu plus de précaution, de finesse technique et un matériel adapté pour y être pratiquée avec efficacité. Mais une fois passé les premiers accrochages (inévitables) dans la végétation dense, les reflexes s’affinent, et le plaisir grandi au fûr et à mesure.

Une école de la pêche en sèche, le ruisseau ? J’aime à penser que oui. À mon sens, commencer en ruisseau ne peut qu’être bénéfique. Pour un novice, c’est un terrain de jeu à la fois plus facile du point de vue des poissons : la rivière est moins large, les postes sont plus évidents à lire et en règle générale (la pêche n’est pas une science exacte !) les truites sont plus aisément coopératives parce que plus opportunistes et moins sollicitées et également plus difficile quand on parle du lancer. Il est plus confortable de faire ses premiers lancers en grande rivière, ou l’espace ne manque pas. En ruisseau, gare aux branches traitresses qui peuvent vite vous faire perdre patience. L’apprentissage est formateur.

 Dans nos ruisseaux auvergnats, entouré par de denses forêts de feuillu ou de sapins, il est impossible de lancer de façon académique. On se baisse, on se met à genou, on lance canne sur le côté, parallèle à la surface, on lâche la soie des mains à la fin du lancer pour allonger comme on peux… Point de finesse technique un peu hautaine. On s’adapte et on essaye de trouver la meilleure approche pour attaquer ces micros-postes. 

"J'aime bien voir le ruisseau comme une grande rivière en miniature : il n'y a pas de meilleur terrain de jeu pour apprendre à lire l'eau. L'apprentissage est plus rapide, car chaque poste est à portée de ligne"

Hugomdlt
Les éclosions d'éphémères ont aussi lieu en ruisseau, et c'est un moment à ne pas rater pour tous les amoureux de pêche à la mouche. Photo : Les mordus de la truite ©

Le matériel pour la mouche en ruisseau

Une canne compacte et nerveuse sera la pièce maîtresse de votre équipement en ruisseau. Il est possible de pêcher confortablement avec votre canne moyenne/grande rivière (une polyvalente 9′ #4) dans un ruisseau de plaine dégagé de toute végétation. En revanche, une canne plus courte sera un investissement plus que judicieux si vous envisagez d’explorer des ruisseaux plus encombrés. Nous utilisons depuis deux saison une canne de 7’6″ #3, qui nous a été montée spécialement par Pierre Vincent Masson. Une vraie merveille qui ouvre un tas de perspective d’exploration en sèche ! Une canne si courte permet des lancers même dans de vrais trous de souris. Veillez à ne pas allonger trop votre bas de ligne et à rester à une longueur et demi de canne, ce qui est un bon compromis.

Côté mouches, priorité à des modèles qui flottent haut sur l’eau. Privilégiez des araignées avec un hackle fourni ou de petites parachutes, qui sont très visibles dans les courants. Personnellement et cela vaut également pour les moyennes et grandes rivières, j’aime alterner les modèles de couleur assez claire (bleu clair, crème, jaune, blanc), dans une taille variant d’hameçons n°20 au N°16. Inutile selon moi de viser l’imitation parfaite, une mouche ressemblant grossièrement aux insectes que gobent les truites fera très bien l’affaire. 

Bon amusement au bord de l’eau ! 

Hugo

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