Truite : prenez-les leurres souples au sérieux !
Avec un peu de recul, il est tentant de comparer l’avènement de la pêche de la truite aux leurres souples avec celui de la pêche aux poissons nageurs. Certes, le fameux Rapala ne date pas d’hier, on le retrouvait déjà dans les boites des pêcheurs de truites aux leurres plusieurs dizaine d’années en arrière. Toutefois, l’hégémonie de cette chère cuiller tournante (encore très populaire de nos jours !) était quasiment sans partage. Il faudra attendre la déferlante de poissons nageur japonais et une nouvelle génération de pêcheurs dans vers années 2010 pour que ce leurre prenne vraiment une place prépondérante dans l’arsenal moderne du pêcheur de truite. Un effet de mode ? Sans doute. Il n’empêche que l’on s’est vite rendu compte du pouvoir d’attraction des « PN » sur les parcours ou les truites était éduquées.
Il en est de même du leurre souple. Ignoré des pêcheurs de truite jusqu’à il y a peu, le leurre souple a doucement fait sa place dans les boites des férus de truite aux leurres. La raison de son succès est simple : il est encore peu utilisé, donc efficace sur des parcours ou la pression de pêche est élevée et il ouvre d’autres possibilités. Comment pêcher les truites aux leurres souples ? Patience, nous allons bientôt y venir.
Comment utiliser les leurres souples dans sa boite de leurres à truite ? Pour ma part, le leurre souple est un leurre de complément, que j’utilise ponctuellement dans des situations précises. Je ne suis pas un aficionados d’un type de leurre en particulier, je préfère expérimenter une palette plus ou moins large de leurres durant la même session.
Je peux utiliser les leurres souples afin de proposer une alternative à des leurres de réactions, qui sont presque tout le temps mon premier choix. En général, je commence par accrocher un leurre de réaction (cuiller, PN, spintail…) au bout de ma ligne et l’anime de manière agressive pour mesurer rapidement l’activité des truites. Je prends bien garde de prospecter en pleine eau et proche des caches et postes de chasses des truites pour couvrir une portion représentative de la rivière. Si des poissons sont en activité, ils ne manqueront pas de répondre à ces sollicitations « bruyantes » et facilement repérables. Si cette prospection échoue, les leurres souples viennent en complément de ces vibrations agressives, c’est à dire que je les utilise si les leurres de réaction n’ont pas donné de résultats probants.
Le grand avantage des leurres souples est de fournir des vibrations discrètes et plus proche du réel comme n’en peuvent pas fournir les cuillers et autres poissons nageurs. Sur des parcours à forte pression de pêche, ils sont systématiquement mon premier choix pour attirer les poissons éduqués. Des cuillers tournantes, les truites en voient passer à longueur de journée et l’accoutumance peut se faire ressentir très vite, surtout dans les parcours no-kill.
Les leurres souples sont aussi très efficace pour prospecter les fosses et zones profondes grâce à leurs têtes plombées qui font couler le leurre à la vitesse que l’on souhaite. Dans une zone calme, si l’on souhaite une descente du leurre lente et erratique, une TP légère (dans les 3g) fera planer le leurre lentement jusqu’au fond. À l’inverse, dans une rivière tumultueuse, une tp dense et lourde (entre 5 et 10g) sera parfaite pour atteindre rapidement les caches et postes à fort intérêt. Le choix du grammage et la forme de la tête plombée vous aidera à atteindre votre cible. Avec les cuillers et poissons nageurs, une telle précision peut être difficile à atteindre !
Comment animer les leurres souples pour la truite ? Une unique réponse n’existe pas, l’animation dépend bien évidement de l’humeur des poissons et de la nature des postes que vous prospectez. Sachez en revanche qu’un simple lancer ramener, en tenant la canne haute et la bannière tendue pour éviter les accrochages sur le fond peut se révéler très efficace ! Un bon leurre souple n’a pas besoin qu’on le secoue dans tous les sens pour se montrer très efficace. J’utilise très souvent le lancer ramener dans les zones courante et peu profonde et en fosse. J’anime assez rarement le leurre en faisant de grandes tirées, comme on pourrait le faire pour les carnassiers comme la perche ou le sandre. Je préfère donner de temps à autre de léger coups de scions pour faire sursauter le leurre et marquer des pauses plus ou moins longues pour attirer l’attention des poissons curieux. La bonne façon de faire reste celle de tester des animations et de se faire sa propre idée sur la question !
"Le grand avantage des leurres souples est de fournir des vibrations proche du réel, comme n'en peuvent pas fournir les cuillers et autres poissons nageurs"
Le premier critère que je recherche dans un bon leurre souple à truite est sa souplesse : elle doit permettre au leurre de vibrer instantanément, dès la moindre tirée. Dans une eau courante et parfois troublée, l’essentiel est que le poisson repère facilement le leurre et ne rate pas sa cible au moment de l’attaque. Une texture très souple évite également au poisson de recracher le leurre trop vite, une qualité qui peut faire la différence pour la pêche de la truite. Nous aimons bien le Blackminnow de Fiiish pour cette qualité de souplesse et sa nage très imitative.
La forme des leurre souple que j’utilise pour la truite est exclusivement celle des shads. J’avoue ne pas avoir suffisamment testé d’autres formes de leurres souples pour pouvoir en parler. De plus, les shads (imitations de poisson) peuvent couvrir toutes les situations de pêche et sont les plus polyvalents.
Notre checklist leurres souples truite (subjective et 100% personnelle) :
Hugo
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